5 Juillet 2022
Entre la prise de conscience d'une problématique, l'analyse qui mène à des propositions de solutions, et la mise en pratique de ces propositions, il y a loin de la coupe aux lèvres. En théorie, le processus du changement est simple et évident: prise de conscience, analyse, et enfin mise en pratique. Mais justement, c'est en pratique qu'il se révèle que beaucoup de personnes se retrouvent en panne au bord du chemin. L'écologie est un cas d'école de ce syndrome de blocage, et pas plus que les autres, je n'échappe à la règle. Cette dissonance cognitive qui nous habite tou.te.s plus ou moins m'interroge au plus haut point, c'est pourquoi j'ai voulu comprendre les mécanismes en jeu, au moins dans le cadre de mon expérience personnelle concernant mon engagement écologique pour en retirer quelques leçons, et tenter de redémarrer après ce que je considère être une panne majeure.
Comme le montre l'existence de ce blog et le choix des contenus, j'aime lire. Beaucoup. Et j'aime apprendre, comprendre, m'informer, de sorte qu'une partie non-négligeable de mon temps de lecture est consacrée aux essais. Une autre partie du temps que je consacre à m'informer passe dans les conférences et entretiens que j'écoute à peu près quotidiennement, pendant que je fais le ménage, ou que je vais courir quand l'état de mon dos m'y autorise. L'une des problématiques qui revient régulièrement dans mes écouteurs est celle de l'impact de l'être humain sur le vivant. Que ce soit à propos de l'énergie, des ressources minières, de la pollution, du réchauffement climatique d'origine anthropique, de l'extinction massive des espèces, ou de la qualité de l'eau (liste non exhaustive), je m'intéresse à de nombreux sujets qui ont trait à notre futur proche en tant qu'espèce, en tant que civilisation, ou en tant qu'écosystème. Celui tient probablement à l'existence même de mes enfants puisqu'il s'agit essentiellement de leur futur, mon avenir étant largement derrière moi comme le disait mon grand-père.
Or, que me disent ces livres, ces articles de journaux, et ces conférences ? Que le monde ne peut plus continuer comme il le fait. La métaphore du Titanic est souvent filée, en tant que référence devenue universelle grâce aux livres d'histoire, ou plus probablement grâce à la version cinématographique de cette histoire où les héros sont Kate Winslet et Leonardo Di Caprio. On le sait donc bien, cette histoire finit mal pour le vaisseau et subséquemment pour l'essentiel des passagers. Quant à l'iceberg, il y a tout lieu de penser qu'il a continué sa vie de glaçon avec sérénité dans un cadre temporairement débarrassé de l'humain. Le Titanic, qui tirait son nom de la légende des Titans, s'avéra être un colosse au pieds d'argile.
Le Titanic, c'est nous, l'espèce humaine dans son ensemble, boostée à l'acier, au charbon et au pétrole, embarquée dans une course folle et entrant dans une zone clafie d'icebergs, où les principe de prudence et de précaution voudraient que nous ralentissions notre vitesse afin de nous offrir le temps d'étudier la situation, d'évaluer la topographie, et de réfléchir à la pertinence de ce type de transport. Du temps où il n'était pas encore nécessaire de réfléchir à la séparation entre l'homme et son oeuvre, en 2004, Nicolas Hulot avait publié Le syndrome du Titanic, un essai à la première personne qui nous invitait à nous questionner sur l'impact mortifère de l'humain sur le vivant, chiffres et études scientifiques à l'appui, et qui proposait des idées aux gouvernements à venir à faire germer. Malgré son lobbying hebdomadaire auprès des présidents de la république successifs, il reconnaissait avoir globalement échoué, la raison - du plus fort - économique étant toujours la meilleure. Son expérience de ministre fut encore plus cruelle de désillusions, lui faisant prendre conscience que le verrouillage est politique, et qu'il n'existe aucune réelle intention de changer quoi que ce soit.
Côté information du public, l'essai mi-physique, mi-informatique, "Les limites de la croissance" a ouvert le bal en 1972 et a connu un succès planétaire: 30 millions d'exemplaires vendus depuis sa sortie! Depuis lors, de nombreux ingénieurs se sont penchés sur la question, des groupes de travail internationaux ont vu le jour comme le GIEC en 1988; les COP se sont succédé; il y a eu le Protocole de Kyoto en 1997, la Conférence de Copenhague en 2009, le Sommet de la Terre à Rio en 2012, la COP 21 à Paris en 2015... Des accords faussement contraignants ont été signés, et pas par les pays plus gros pollueurs de la planète. Dans les faits, rien ne change, business as usual, comme on peut le constater sur la courbe qui présente en ordonnée la concentration atmosphérique de CO2 et en ordonnée l'historiogramme des réunions COP.
Côté diffusion de l'information, depuis plusieurs années, les conférenciers et les organisateurs de conférences ont mis à disposition des contenus à forte valeur informationnelle sur les plateformes de streaming vidéo. Plusieurs films documentaires ont aussi connu un grand succès. Il y a eu le phénomène Greta Thunberg. La question écologique est omniprésente sur la toile, et de façon plus floue dans les grands médias, de sorte qu'il est difficile de prétendre que le grand public n'a pas accès à l'information en 2022. Pourtant, les chiffres sont formels, l'impact humain sur le vivant et sur la Terre continue d'augmenter, comme le montrent de nombreux rapports scientifiques, et pas seulement dans les disciplines de la climatologie.
Nous savons qu'il faut changer, que c'est inévitable, et pourtant...
Gandhi disait: " Sois le changement que tu veux voir dans le monde." Autrement dit, changement bien ordonné commence par soi-même. Foin de prosélytisme! Et c'est là que le bât blesse.
Plutôt que d'aborder la question sous l'angle sociologique, je vais en parler à la première personne de l'absent. Peut-être plus que la moyenne, je connais les chiffres, je suis sensible à la cause depuis mon adolescence et pourtant, je reste un beau parleur petit faiseur. Beaucoup de théorie, peu de pratique. Bien sûr, je suis végétarien pratiquant depuis une vingtaine d'années, en premier lieu contre l'infinie souffrance animale que ce type de consommation génère. Je trie mes déchets depuis mon arrivée dans mon pays d'adoption, le Luxembourg, où les déchèteries sont des modèles du genre depuis les années 1990. Un peu moins depuis que je suis retourné vivre du côté français de la frontière. Mais...
Le tableau n'est pas si noir, il y a aussi des choses que je fais pour limiter mon impact comme:
En réalité, pour quelqu'un qui s'intéresse à ce sujet et qui a supposément pris conscience de beaucoup de problèmes et de solutions, je fais bien trop peu à mon échelle. Parmi les choses que je devrais pratiquer intensivement parce que cela aurait un impact plus grand, il y a surtout le zéro déchet, la consommation de produits locaux et ce qui rentre dans un circuit certifié d'économie circulaire. Mais il y a aussi le fait d'habiter dans un logement plus petit si possible avec un petit jardin et de redevenir végétalien.
Tout ça, je le sais, je ne le sais que trop.
Pourquoi cet immobilisme ? Et que faire pour changer qui ne soit pas anecdotique ?
Si quelqu'un de sensibilisé à la cause écologique comme moi fait si peu dans le sens du changement par rapport à ce dont il a conscience qu'il faudrait faire, qu'espérer des gens encore très nombreux qui le sont moins ou pas du tout ? En premier lieu, il semble absolument nécessaire de passer le cap de bonne désespérance qui ajoute la culpabilité de l'impuissance à l'immobilisme pour voir s'il n'y a pas des éléments de compréhension sur les mécanismes en jeu d'une part, et s'il n'y a pas des leviers d'action de disponibles pour s'engager dans la transformation voulue d'autre part.
Beaucoup de facteurs jouent dans l'immobilisme de façon générale, au niveau personnel mais aussi, et ce n'est pas peu, au niveau sociétal.
1. La complexité
Reconnaissons que le sujet est d'une complexité inouïe! L'impact de l'humain sur la planète est phénoménal: réchauffement climatique et ses conséquences, extinction massive des espèces, acidification des océans, mégafeux, pollution plastique généralisée, artificialisation des sols, appauvrissement des sols, assèchement des nappes phréatiques, difficulté croissante d'accès à l'eau, accélération du cycle de l'eau, diffusion généralisée des produits chimiques, des antibiotiques, et des hormones dans l'environnement humain... La liste est bien entendu lacunaire mais beaucoup de phénomènes sont unis par des liens de corrélation. Malheureusement, cette complexité joue en faveur du déni, de la mauvaise foi ou du découragement.
2. L'ampleur des phénomènes
Quel est le pouvoir d'un petit individu lambda comme moi de changement positif face à ces phénomènes titanesques ? Probablement équivalent au pouvoir de nuisance de ce même individu lambda quand il ne prend pas les mesures qui s'imposent. Les ruisseaux font les grandes rivières qui font les fleuves. C'est là que cette métaphore du colibri prend tout son sens. En même temps qu'elle amène au découragement quand la majorité des gens alimentent la nuisance à leur échelle de colibris. Et quand les gouvernements eux-mêmes qui opèrent à une toute autre échelle participent à la catastrophe.
3. La pression de la société
Lorsque la société est malade, c'est faire preuve de bonne santé que de ne pas vouloir s'y adapter. Comme l'ont expliqué à maintes reprises des philosophes ou essayistes comme Jidduh Krishnamurti, Juval Noah Harari ou l'ingénieur Jean-Marc Jancovici,
Dans cette société de la profusion, il est parfois très difficile de résister à l'appel de la facilité. Forts d'une expertise en neurologie du cerveau, les sites de commerce en ligne et les concepteurs de leurs interfaces utilisateur ont tout fait pour retirer toute "friction" ralentissant l'acte d'achat, qui est souvent compulsif. De façon paradoxale, ce qui est le plus néfaste pour la planète est souvent le moins cher, le plus facile d'accès, le mieux packagé et bien camouflé sous un écran de fumée verte. De l'autre côté du spectre, la qualité environnementale se paye au prix fort. Outre le fait que l'offre y est moindre, le bio et le local sont également plus onéreux. Mais il est important de réaliser que ces coûts sont fidèles à la réalité du territoire, et qu'ils incluent les coûts environnementaux en amont et en aval. En achetant des produits industriels maintenus à des prix artificiellement bas grâce aux subventions, à l'optimisation fiscale, au fait de jongler entre les pays où la production est à bas coût parce qu'il n'y a pas de protection sociale et parce que le transport de fret bien que très polluant soit lui aussi à très bas coût, le consommateur finance la production de déchets et l'utilisation de phytosanitaires sans prendre sur lui le coût de leur traitement. Malheureusement, la précarité invite à acheter au prix le plus bas et à repousser à plus tard le règlement de la dette environnementale.
Comme le disait George Bush: "Le mode de vie américain n'est pas négociable." Quand en plus cette pression est le fruit d'une politique assumée...
4. La pression de l'entourage
Changer pour soi entraîne forcément un changement d'équilibre dans les relations, qui se manifeste par les réactions de l'entourage. À titre d'exemple, lorsque j'ai choisi il y a une vingtaine d'années de devenir végétarien, ma décision a été accueillie de diverses manières:
J'avais beau expliquer, argumenter, en communication non-violente, que tant de souffrance animale est inacceptable pour un plaisir dont on peut très bien se passer, que l'industrie de la viande monopolise des quantités phénoménales d'eau et de céréales et participe à la déforestation, que la planète n'y suffirait pas si le monde entier consommait comme nous, il arrivait toujours ce moment de lucidité où les interlocuteurs reconnaissent que factuellement, les arguments se tiennent, mais qu'à titre personnel, ils ne pourraient pas changer parce qu'ils sont trop dépendants d'une façon ou d'une autre.
Naviguer à peu près seul contre vents et marées n'est pas chose aisée et il faut une sacrée dose de confiance en soi, de conviction personnelle, dit autrement, de courage, pour résister à une telle pression de l'entourage.
C'est précisément cela qui m'a fait renoncer au végétalisme strict que j'ai suivi pendant un an. Trop compliqué à gérer pour les autres et difficile de renoncer à une vie sociale pour moi.
5. La pression du couple
Quand l'incompréhension vient de la personne avec qui l'on partage sa vie, ses rêves et ses projets, cela peut rapidement mener à une crise existentielle du couple. Cette différence qui peut s'installer quand les deux partenaires ne sont pas alignés sur des questions de conviction aussi profondes est révélatrice d'une incompatibilité fondamentale dont l'horizon est la séparation si rien ne change. L'existence d'enfants au sein d'un couple en tel décalage est facteur d'immobilisme, comme le sont différents types d'engagements comme les crédits contractés pour une maison ou des véhicules. Souvent, la tentation du compromis est la plus forte et c'est tout à fait compréhensible.
6. L'éducation reçue
S'extraire des conditionnements familiaux est un défi de tous les instants. D'une part, parce que la plupart des conditionnements à force d'automatismes et de répétitions ont fini par s'installer profondément dans notre inconscient, d'autre part, parce que la famille ne verra pas forcément d'un très bon oeil que leur enfant remette en question son système de valeurs, surtout lorsque ces valeurs sont en opposition directe avec elle.
La route du changement va souvent de pair avec une grande connaissance de soi, qui nécessite de faire ses propres prises de conscience et sa propre analyse. C'est un grand chantier de déconstruction, qui prend du temps, parfois des années et qui nous laisse hésitant.e.s et possiblement face à la peur de décevoir nos parents. C'est une zone de combats, à la fois intérieurs et extérieurs, littéralement de l'ordre du coming out. Tout cela demande de l'énergie et du temps et il existe plein de raisons valables de se décourager.
7. La tyrannie de l'habitude
La répétition de mauvaises pratiques pendant des années crée des autoroutes nerveuses dans le cerveau qu'il est difficile de remettre en question. Il est d'autant plus difficile de se défaire de ces habitudes qu'elles relèvent parfois de l'addiction.
8. La peur de se faire hara-kiri tout seul
L'une des critiques qui revient le plus souvent alimenter la résistance au changement est le fait d'adopter des bonnes pratiques tout seul dans son coin, et de se rendre de fait vulnérable dans un monde de performance, de concurrence et de compétition. Soit tout le monde change, soit personne. C'est pour empêcher la triche que les lois, qui sont des règles du jeu améliorées et complexifiées, existent. C'est cette peur de se faire seppuku tout seul et de perdre un avantage compétitif qui a signé l'échec de tous les protocoles signés lors des COP, et qui par ailleurs alimente la fuite en avant responsable de l'essentiel des catastrophes écologiques en cours. Nous sommes dans une situation classique de ce qu'en théorie des jeux, on appelle le dilemme du prisonnier. La meilleure solution à ce problème connu est la coopération internationale et des efforts collégiaux. Dans les faits, le courage manque cruellement aux personnalités politiques et donc aux élect.rices.eurs qui ont peur de renoncer à une partie de leur confort.
9. Le déni, le sarcasme
Le rempart le plus infranchissable pour accéder au changement est le déni pur et simple du problème. Non, le changement climatique n'est pas d'origine anthropique et Greta Thunberg ferait mieux de retourner à l'école plutôt que de se poser en donneuse de leçons. La hausse des températures est une opportunité: celle d'avoir la Côte d'Azur sur les rives de la Moselle ou de la Seine. Généralement, le déni va de pair avec le refus de la science et la valorisation de l'expérience subjective. Et c'est ainsi que l'on s'éloigne de la vérité en étant absolument persuadé.e.s du contraire.
Mais alors que faire ?
Il ne s'agit pas de simplement trouver des micro-solutions à des micro-problèmes pris séparément mais bien d'envisager la question dans sa globalité. Il n'y a en effet de solution pérenne qu'envisagée sous l'angle systémique. Le changement n'est vraiment pas simple à opérer et entre les multiples prises de conscience à faire, la compréhension d'une telle complexité est à peu près impossible à qui n'est pas un expert, et nous l'avons vu, il existe nombre d'oeillères et de freins psychologiques. C'est un peu comme vouloir arrêter la cigarette après des années de pratique, mais en extraordinairement plus difficile.
Peut-être est-ce le moment de citer une deuxième fois Gandhi. "Le bonheur, c’est lorsque vos actes sont en accord avec vos paroles". J'ai coutume de rajouter que c'est aussi lorsque nos paroles sont en accord avec nos pensées. Dans la société de l'anxiolytique, de l'anti-dépresseur, du somnifère, il existe un médicament miracle: l'alignement. La première chose à faire me semble-t-il est de prendre le risque d'être soi, de mettre tout en oeuvre pour aligner nos paroles sur nos pensées et nos actes sur nos paroles. Être dans notre vérité. Quitte à déplaire. Car autant le dire de suite, être soi déplaît. Mais c'est en retour une authentique source de réconfort, qui peut avoir comme effet de bord de créer un effet d'entraînement vis à vis de l'entourage un peu plus pusillanime que soi et qui attendait que quelqu'un fasse le premier pas.
Une autre chose à faire est de se renseigner en profondeur, de s'intéresser véritablement à la question, d'en parler autour de soi, pour avoir plus de chances de faire de belles prises de conscience qui à force d'accumulation nous motiveront d'autant plus à opérer le changement pour s'aligner. Dans Le bug humain, Sébastien Bohler nous explique les mécanismes du cerveau qui sont à l'origine de quantités de nos problèmes sociétaux, notamment le circuit de la dopamine, qui amène à cette recrudescence mortifère de la gratification immédiate.
Il est important de prendre aussi conscience d'un phénomène: la sobriété heureuse est un fruit à portée de toutes les mains. L'explorateur polaire Erling Klagge en est l'un des défenseurs, lui qui a vécu les moments de plaisir les plus forts de sa vie dans des contextes de sobriété imposée. Étienne Davodeau en parle aussi dans le Droit du sol, notamment dans cette scène où le simple fait de déguster des abricots les pieds une rivière après une longue période de marche sous le soleil relève de l'épiphanie. Je suis un enfant des années 1970-1980 où beaucoup de ce qui nous paraît normal aujourd'hui (notamment en lien avec la technologie) n'existait pas, j'ai souvenir de ces plaisirs simples et forts de l'enfance sobre, au point que ça ne m'a jamais quitté.
De toute évidence, changer de style de vie est très compliqué et courageux. Le plus simple est de ne jamais entrer dans les pratiques toxiques pour le vivant, d'où le fait de sensibiliser les enfants à ces problématiques, d'adopter pour eux et en même temps qu'eux cette sobriété attendue et nécessaire. Ainsi, ils ne seront pas anesthésiés par le poison des mauvaises habitudes. Mais en ce qui concerne les adultes avec un passif, lisons et connaissons-nous mieux afin de pouvoir être plus attentifs à nos petits gestes toxiques qui sont autant de mini-défaites dans ce combat écologique. Les mots sont de véritables médicaments. Et mettons en pratique nos connaissances sans attendre, petit pas après petit pas, car il s'agit de faire l'ascension d'un Everest, la route est longue et l'effort doit être mesuré afin de pouvoir être soutenu dans la durée. Soyons indulgents avec nous-mêmes, allons-y en douceur mais tout de même en fermeté. parce que l'enjeu est civilisationnel.