17 Juin 2024
Je lui dis:
“Je nous trouve si touchants dans nos corps imparfaits
C’est comme ça
C’est comme ça que je suis fait
Tissu de cicatrices et bourrelets en diadème
Glabres ou velus
Éreintés et vaincus
Qui te disent
Aime-moi un petit peu
Quand même.
La nudité nous révèle tels qu’en nous-mêmes
J’avais peur mais je suis venu quand même
J’avais peur mais je me suis offert
A ta vue
Même si la lumière est trop crue
C’est à prendre ou à laisser
Il y en a un peu plus, je vous le mets quand même ?”
Elle me dit:
“Tu n’imagines même pas ce qu’il faut de courage pour m’offrir à ta vue
Tu n’imagines même pas comme il me met en rage, ce corps
Plein de trop de vide, oblitéré d’amour
Corps de femelle compensée
Femme aux désirs condensés.
Tu n’imagines pas le poids de la honte
Et le poids des années
Je ne peux t’offrir qu’un voyage sur mes monts et vallées
Mon corps est une Auvergne
Tissu de volcans et de montagnes en berne.
Mais je suis là
Et je vis bien cachée au milieu de moi-même
Cherche-moi, trouve-moi
Aime-moi un petit peu
Quand même.
J’ai renoncé à plaire
Mais pas encore à ne pas déplaire
J’ai de l’amour en veux-tu en voilà
Il y en un peu plus, je vous le mets quand même ?
J’ai cessé de me battre
De me sculpter pour d’autres yeux
J’ai cessé de me battre
Pour ces autres
Qui n’ont à m’offrir
Que de la foudre aux yeux.
Pour ces autres
Qui n’ont à m’offrir
Que de la foudre aux yeux.”