Courir derrière, chaque sillon musculeux au service d’un corps, un corps tout entier dévoué à cette cause qui nous dépasse, nous dépossède de notre supplément d’âme, poulet sans tête, cerveau sans coeur, coupé du vrai, renvoi ignoble. C’est un mal de tête qui s’infiltre, une éclaboussure, un rayon d’opinel perdu sur la façade sombre d’un matin froid. Aube crépusculaire, l’heure de la moisson est oubliée. Colonne minerve perdue dans l’espace d’un regard. Perdu dans un dédale de pourquoi ? Ca ne pleure pas mais ça y ressemble. Il fait si froid dedans. Et toi, belle et menaçante qui me supplie d’un regard de lui dire, de dire aux enfants, viens, on s’en va ailleurs. Là où il n’y a plus de but, de maison à crédit avec vue sur la merde. Là où il n’y a plus d’autoroutes, de bitume pour la pensée infertile, misandre et misogyne. Bleuté comme cyanosé, il fait si froid dedans. Alors pourquoi courir quand tout te dit qu’il n’y a pas de ligne d’arrivée ? Tu deviendras bitume, courroie de transmission d’ordres imbéciles et pervers, perdu pour l’enfance, bâché, caché, fâché, gâché, haché, tâché, aux angles durs. Des muscles saillants qui frappent le sol dans un éclat de larmes coquelicot. Et les murs te répondront puisqu’ils ont des oreilles, la vanité rend infirme et sottile. Hors de toi, tu comprendras enfin qu’elle n’a jamais aimé quiconque faute de s’aimer elle-même. Il t’en aura fallu des larmes vaines et des colères pour rien, pour partir pour de vrai, pour sortir de l’horizon du trou noir, pour faire molécule ailleurs petit électron qui a toujours été libre…
Écriture automatique #1