2 Novembre 2023
J’appose ton nom sur l’écorce de mon coeur
Qui n’en peut plus d’attendre
A se fendre l’air dans l’octobre pivoine
Jubile, décadent, désespère ou se meurt
Face au silence qui traverse le mur du temps
Parle-moi, saisis ma main qui t’appelle
Rien qu’un signe de toi, est-ce tant espérer ?
A fleur de peau, je flanche, je pense trop
Et le monde qui s’effrite
Et le monde qui s’effiloche
Qui s’effondre sous nos pas
Novembre souffle sa mauvaise humeur
Sa colère qui vibre et qui traverse
La vitre, la peau de mes mains, le voile de mon âme
Il fait flou dans ce silence que seuls perturbent
Les arbres qui chutent sous ses assauts
Et je doute, de toi, de ton existence
De tes intentions, de tes sourires tout emplis d’indulgence
Face aux sourires figés des enfants
Et le monde qui s’effrite
Et le monde qui est moche
Qui s’évanouit sous nos pas
Des volutes incandescentes pour tout soleil
Ton amour, on en parle ou on oblitère ?
Toi, le mutique, l’emplumé de lumière
Qui nous dit, c’est écrit, qui nous dit, t’inquiète
Le mystère, c’est bon pour les autres
En attendant, efface ce sourire
Souffre et laisse souffrir
Car c’est le prix du billet retour
Loin du monde qui s’effrite
Loin du monde qui s’accroche
Qui s’écrase sous nos voix
Parfois, il ne faut plus chercher pour trouver
Ce qui s’enfuit sous les regards appuyés
Tu es là, tu y as toujours été
Immobile, à peine effacé
Mais nous sommes bien trop occupés
A nous battre ou nous ébattre
Dans de grand fracas, éclats de rire dispersés
Volubiles ou perdus dans nos pensées
Vides et désinspirées
Insapides et déconnectées
En nos mondes vacuités
En nos mondes inanimés
Qui implorent sans écouter
Dieu que l’amour est loin !
J’en frissonne d’y penser
Et qu’il fait mal dehors !
Qu’il fait larmes et cris de haine !
Alors je me calfeutre sous mes paupières
Et que soufflent les tempêtes
Et que soufflent les bombes
Aux braises de mes joies d’enfant
J’irai me chauffer
Avec quelques amis d’imaginaire
Des anges de passage
Quelques histoires inventées
Je referai le monde
Puisque celui-ci est trop cassé
Je ferai la paix en moi-même
Pour commencer
Puis j’attendrai
Le temps du songe.
Il viendra bien assez tôt
Le moment de ne plus
Rouvrir les yeux.