Michel Houellebecq - Sérotonine

Je viens de terminer Sérotonine. Je ne sais même pas s'il est vraiment nécessaire de préciser qu'il s'agit du dernier Michel Houellebecq. Dans ce roman à la première personne, il est question d'un personnage qui parle de son passé, de son présent et de son futur avec une distance due à cette substance médicamenteuse qu'il prend en dose maximale et qui a donné son titre au livre. On y retrouve les ingrédients habituels, du sexe, des considérations techniques sur le sexe, beaucoup d'alcool, de l'errance, de la décadence, de la provocation, des événements exceptionnels parsemés au milieu du néant de la vie du personnage, qui traverse les lieux, les milieux, et les époques, et qui ne va pas au bout de ses projets. Il y a du Bret Easton Ellis là-dedans. Mais il y a toujours des fulgurances contemporaines qui n'appartiennent qu'à Houellebecq, un regard qui met en apposition le profond et le superficiel et crée dans ce décalage une certaine tension poétique ou humoristique.